1. L’Âge d’Or des SCPI :

Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) ont longtemps été le chouchou des investisseurs avisés, cumulant 35,5 milliards d’euros sur cinq ans avec un attrait particulier l’année dernière où elles ont collecté 10 milliards d’euros. Les avantages étaient clairs : un accès facile à un portefeuille diversifié d’actifs immobiliers, des revenus complémentaires distribués chaque mois ou trimestre, une gestion déléguée entièrement, et des rendements nets de frais entre 5 et 6% par an pour les meilleures du marché, contrastant pendant des années avec les 1% donnés pour les placements bancaires peu risqués.

2. 2023 : L’Année du Réveil Brutal :

Cependant, 2023 a marqué un tournant avec la hausse des taux d’intérêt et le durcissement du crédit mettant l’immobilier et les SCPI sous pression. La collecte a chuté de 23% lors du premier semestre 2023 par rapport à la même période en 2022, et les demandes de rachat de parts ont grimpé. Certaines SCPI, dans l’effort de maintenir la liquidité, ont été contraintes de vendre des biens avec des décotes, provoquant une baisse de la valeur de leurs actifs. Résultat : une quinzaine de SCPI ont annoncé des réductions du prix de leurs parts entre 7% et 17%. (Rappelons quand même qu’il existe plus de 200 SCPI de rendement différentes sur le marché et que certaines résistent très bien pour l’instant)

3. L’importante notion de « prime de risque » :

Les baisses récentes nous rappellent la notion de « prime de risque ». Tout investissement comportant des rendements supérieurs à 4% dans un environnement où les taux des placements sans risques sont inférieurs à 1% comportent intrinsèquement un risque. La prime de risque représente donc la rémunération du risque.

Avec la violente remontée des taux d’intérêts, le taux sans risque se situe maintenant entre 3 et 4%. Il faut donc recréer une prime de risque pour l’immobilier et les autres placements financiers pour lesquels le risque est supérieur.

Ainsi, les biens immobiliers dont le rendement locatif est inférieur à 4% n’intéressent plus les investisseurs puisqu’ils peuvent obtenir le même rendement sur les placements liquides et garantis en capital. Les propriétaires immobiliers qui ont acheté trop cher, avec des rendements trop faibles ces dernières années se retrouvent punis par le marché. Ils doivent consentir des baisses de prix s’ils veulent vendre pour redonner plus de rendement aux nouveaux acquéreurs.

Néanmoins, les meilleurs gestionnaires ne sont pas tombés dans le piège et ont réussi à maintenir le prix de leurs parts avec des rendements toujours attractifs. Il est crucial d’aligner vos investissements avec votre profil de risque et votre horizon d’investissement.

Ne laissez pas la panique guider vos décisions. Analysez votre profil de risque, réévaluez votre horizon d’investissement et si la perspective à long terme des SCPI vous convient, continuez à y investir judicieusement. Pour ceux qui sont nouveaux dans ce domaine ou ceux avec un profil de risque prudent, il peut être judicieux de chercher des alternatives plus sûres ou de consulter un conseiller financier. Inscrivez-vous à notre newsletter, « Les Investisseurs Malins », pour recevoir des mises à jour régulières et des conseils d’experts sur l’investissement immobilier et bien plus encore !