Sujet légèrement différent puisqu’on s’attaque à l’investissement le plus « alternatif » de tous : l’art.
Voici le classement des œuvres les plus chères vendues en 2019 :
Rang Artiste Oeuvre Année de création Prix (frais inclus) Date Maison de ventes Ville
1 Léonard de Vinci (1452-1519) Salvator Mundi c.1500 450 312 500 $ 15/11/2017 Christie's New York
2 Pablo PICASSO (1881-1973) Les femmes d'Alger (Version 'O') 1955 179 365 000 $ 11/05/2015 Christie's New York
3 Amedeo MODIGLIANI (1884-1920) Nu couché 1917-18 170 405 000 $ 09/11/2015 Christie's New York
4 Amedeo MODIGLIANI (1884-1920) Nu couché (sur le côté gauche) 1917 157 159 000 $ 14/05/2018 Sotheby's New York
5 Francis BACON (1909-1992) Three Studies of Lucian Freud 1969 142 405 000 $ 12/11/2013 Christie's New York
6 Alberto GIACOMETTI (1901-1966) L'homme au doigt 1947 141 285 000 $ 11/05/2015 Christie's New York
7 QI Baishi (1864-1957) Screens of landscapes 1925 140 954 580 $ 17/12/2017 Poly Pékin
8 Edvard MUNCH (1863-1944) The scream 1895 119 922 500 $ 02/05/2012 Sotheby's New York
9 Pablo PICASSO (1881-1973) Fillette à la corbeille fleurie 1905 115 000 000 $ 08/05/2018 Christie's New York
10 Claude MONET (1840-1926) Meules 1890 110 747 000 $ 14/05/2019 Sotheby's New York
Les années précédentes ?
Il y a six ans, en 2013, le top 10 affichait un palmarès résolument occidental et moderne, avec un Pablo Picasso omniprésent tenant 32 % du chiffre d’affaires. Trois œuvres de Picasso comptaient alors parmi les 10 œuvres les plus couteuses de la planète, sans que Picasso ne détrône pour autant Le Cri (1895) de Edvard Munch, vendue près de 120 millions de dollars américains en 2012. Un record pour l’époque !
En 2016, changement d’échelle : le prix du record a presque doublé en 10 ans et le top 10 n’affiche que des œuvres martelées à plus de 100 000 000 $. Six d’entre elles ont été créés après la Seconde Guerre mondiale. Picasso, dont le Garçon à la pipe avait été le premier à passer la barre symbolique des 100 000 000 $ en 2004 (avec les frais), renouvelle son record absolu à plus de 179 000 000 $ avec Les femmes d’Alger (Version ‘O’). Non loin derrière, on retrouvera le sculpteur Alberto Giacometti qui devient le sculpteur le plus cher du monde, avec trois œuvres vendues pour plus de 100 000 000 $ chacune.
Mais le prix le plus important restera le Salvator Mundi de Léonard De Vinci, part à 450 000 000 $ le 15 novembre 2017.
Cette année
Cette année 2019 consacre une seule nouvelle entrée avec Meules (1890) de Claude MONET détenant le nouveau record mondial pour une œuvre Impressionniste, à plus de 110 000 000 $. Le propriétaire qui a mis le tableau en vente l’avait acquis en 1986 pour 2 500 000 $ chez Christie’s[1]. D’ailleurs, à une exception près, les plus beaux records mondiaux proviennent de Sotheby’s et de Christie’s. Ces deux maisons de vente britanniques sont les seules à avoir la puissance financière nécessaire pour s’engager auprès des vendeurs par le biais des systèmes de garantie, afin d’obtenir des collectionneurs qu’ils leurs confient leurs chefs-d’œuvre. Mais la concurrence est rude et demande une réinvention perpétuelle.
Un autre fait marquant est l’arrivée de QI Baishi (1864-1957) grâce à la vente de Screens of Landscapes (山水十二条屏) pour près de 141 000 000 dollars chez Poly Auction à Pékin. C’est l’ensemble de tableaux que j’ai mis au tout début de cet article. C’est d’une part le prix le plus haut jamais payé pour l’œuvre d’un artiste chinois, mais également la première fois qu’un artiste chinois passe la barre des 100 000 000 $. C’est aussi le signe que les sociétés de vente chinoises sont capables de pousser les enchères au niveau des plus grandes maisons occidentales. Les œuvres de l’artiste étaient déjà présentes en 2017.
Investir dans l’art
C’est un marché qui semble porteur, et les œuvres des plus grands maîtres ne perdent jamais de valeur. Mais qui sur cette planète peut se les procurer ? Pour les particuliers l’art est un marché obscur et absolument pas régulé. Ce qui a ses avantages et ses inconvénients.
Le risque est important, avec une volatilité conséquente. Le principal avantage pour les investisseurs est la non-corrélation avec les marchés financiers. C’est pour cela qu’on parle d’investissement alternatif (au même titre que les hedge funds, l’immobilier ou encore les matières premières).
La fiscalité sur ce genre d’investissement peut s’avérer intéressant. On se souvent notamment que les œuvres d’art n’était pas compté dans le calcul de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune pour nos contribuables les plus aisés.[2]
Si le sujet vous intéresse, je pourrai faire des articles plus poussés sur le sujet, bien que cela reste un marché réservé à des portefeuilles importants, le ticket d’entrée minimum étant à environ 5000 € pour, par exemple, des œuvres de type manuscrits anciens, lettres manuscrites autographes, partitions musicales, ou des photographies de grandes signatures telles que Doisneau ou encore Man Ray.
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[1] Attention, je ne fais pas là une comparaison : les 30 qui séparent les deux dates rendent la comparaison impossible, à cause de l’inflation, le coût d’opportunité etc. Il ne faut jamais comparer
[2] Cyrille Pluyette. (2020) Les œuvres d’art ne seront pas intégrées à l’ISF. Retrieved January 15, 2020, from https://www.lefigaro.fr/impots/2014/10/17/05003-20141017ARTFIG00301-les-oeuvres-d-art-ne-seront-pas-integrees-a-l-isf.php